Fede, la protagoniste du film, est actrice de théâtre. Alors qu’elle se maquille en clown pour une représentation, elle repense à sa relation avec son père, faite de tendresse, de désir et de haine. Dans le miroir, une série d’images refont surface: les séductions du bel homme qu’elle a aimé dans son enfance, les tentatives répétées de le tuer sans jamais y parvenir, les amours avec un garçon qui s’avère être la copie conforme de son père lorsqu’il était jeune, les jalousies, les peurs, les déchirements que cet amour a provoqués en elle. Thème récurrent dans la production littéraire de Dacia, fille de l’anthropologue et écrivain Fosco Maraini, la relation avec le père est ici élaborée mais aussi dépassée à travers la figure de l’actrice et du théâtre. Le film se termine en effet par un fragment d’une représentation du théâtre La Maddalena, le premier théâtre féministe d’Italie, fondé en 1973 à Rome par Maraini et d’autres protagonistes, comme espace spécifique d’intervention culturelle et politique.
Film
Mio padre amore mio
Dacia Maraini1976 - 1979 · 23 min
Dacia Maraini est née à Fiesole en 1936. Elle est la fille de l’écrivain et anthropologue Fosco Maraini et de la peintre et galeriste palermitaine Topazia Alliata, descendante d’une noble famille sicilienne. Dacia passe son enfance au Japon où, entre 1943 et 1946, elle est internée avec sa famille dans le camp de concentration japonais de Nagoyo. De retour en Italie, après une période à Bagheria, en Sicile, elle s’installe à Rome, où elle vit encore aujourd’hui. Autrice aux multiples facettes, elle a fait ses débuts avec le roman La vacanza (1962) et est à ce jour l’une des écrivaines italiennes contemporaines les plus populaires et les plus traduites. Au cours de sa longue carrière, elle a publié des dizaines de romans, mais s’est également consacrée à des essais, à la poésie et au théâtre comme dramaturge et metteuse en scène.